La semaine de l'arbitrage

L’homme en noir

L’homme en noir. L’expression vous plante le décor. Au milieu des va-et-vient de vingt-deux acteurs, l’arbitre se distingue immédiatement. Pas besoin de numéro ou de flocage pour l’identifier. L’uniforme se suffit à lui-même.

Notre mémoire sélective tend à l’occulter, mais il est bien le premier à pénétrer sur le pré. Un terrain où il apparaît tantôt au premier plan, tantôt transparent. L’officiel suit le rythme autant qu’il l’imprime, par ses coups de sifflet ou ses directives. Personne ne le regarde pourtant vraiment, sauf quand il faut contester, réclamer ou, plus rare, venir chercher le ballon du triplé. Derrière le toaster qui fait pleuvoir les biscottes, à un rythme plus ou moins sensé, un homme ou une femme s’assurant du bon déroulé de la rencontre. Mi chef d’orchestre, mi juge.

Et bien entendu, le chef d’orchestre comme le juge ne pourraient exercer sans un collectif. Oui, le football est un jeu qui se joue en équipe. Ses arbitres ne dérogent pas à la règle. Le dispositif est bien huilé : un meneur de jeu au cœur de l’action, deux ailiers excentrés le long de la ligne de touche et un relayeur au bout de la ligne médiane, parfois appuyés par deux jokers de luxe dotés d’une vision de jeu à 360 degrés dans un camion. Tous formant le corps arbitral.

Un collectif humain, et qui émet donc parfois des erreurs de jugement. Applaudi, de temps en temps, pointé du doigt, très souvent. Aidé, occasionnellement, abandonné, trop fréquemment. La rédaction du Cav’ mettra donc ces hommes et ces femmes tout spécialement à l’honneur l’espace d’une semaine. Parce qu’ils ont un rôle à jouer, comme est venu le rappeler le classement L’Equipe des 30 qui font le foot français, dominé une fois n’est pas coutume par une représentante de ce métier si décrié : Stéphanie Frappart. Parce que le monde du football est une famille, avec ses défauts, certes, mais où chacun joue un rôle. Et parce qu’il n’y aurait pas de coups d’éclat sans coups de sifflet.

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