Crédit : Instagram Ajax Amsterdam
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L’Ajax Amsterdam, des pieds aux grandes oreilles ?

L’Ajax Amsterdam et Erik ten Hag ne sont pas rassasiés. Après avoir ébloui l’Europe du football en 2019, les Ajacides ont retrouvé la phase à élimination directe de la Ligue des champions. Les Néerlandais rencontrent ce soir Benfica pour le huitième de finale retour (2-2 à l’aller). Avant de viser encore plus loin qu’en 2019 ?

L’ Ajax Amsterdam, c’est pressing haut, intensité, possession, collectif, spectacle. Des termes qui promettent des soirées enflammées, de bonheur, de plaisir. Lorsque l’on demande à Nicolas, Navid, Alban et Matthieu, tous les quatre spécialistes du football néerlandais et œuvrant pour le compte twitter Foot_NL, de décrire l’équipe ajacide, ce sont ces mots qui ressortent. Tout sauf un hasard.

« Les entraîneurs veulent tous une chose : une équipe dont on se souviendra dans 20 ans. Michels, Cruyff, Van Gaal ont atteint cela. Et ce n’est qu’une philosophie. Les trois sont les chefs de la philosophie que je prône aussi le football offensif, qui enthousiasme », détaille Erik ten Hag, le coach de l’Ajax.

77 buts marqués en 26 matchs de championnat

Avec 22 buts (dont 11 inscrits par Sébastien Haller !) en sept matchs de Ligue des champions (3,14 par match), l’Ajax Amsterdam a plus que confirmé ses intentions. En championnat, Blind et ses coéquipiers sont très proches de la barre des 3 buts par match (2,96 soit 77 buts en 26 matchs). Ils la dépassent en revanche aisément en Coupe nationale (5 buts en moyenne en 4 matchs).

Quelle est la recette ? « La base du commencement du jeu est pour les défenseurs centraux et les latéraux », explique le défenseur Lisandro Martinez dans le podcast Play Futbol, de La Cadena Ser. « Il faut savoir lire quand on peut et quand on ne peut pas sortir en jouant, en trouvant les milieux de terrain ou le numéro 10. » Si ce n’est pas possible, le défenseur argentin n’hésite pas à chercher, par du jeu long, Sébastien Haller en pointe ou Antony sur le côté droit, collé à la ligne de touche. Les solutions ne manquent pas.

Un trio offensif magique

Dans le camp adverse, l’Ajax Amsterdam apporte du nombre et utilise les cinq couloirs de jeu (les deux ailes, les deux demi-espaces et l’axe). Les combinaisons possibles sont ainsi nombreuses, aussi bien dans l’axe que sur la largeur, autour du trio Antony – Haller -Tadic. « Avec l’axe défensif centrale (Martinez – Timber – Alvarez), ces trois joueurs sont l’une des forces de l’équipe. Tadic est un vrai leader », souligne Nicolas. « Haller est une vraie plus-value par rapport à l’équipe de 2019, c’est un très bon numéro neuf. » « Antony permet de se projeter rapidement grâce à sa vitesse et ses dribbles », insiste quant à lui Navid. Virevoltant, l’ailier brésilien n’en oublie pas pour autant de presser à la perte du ballon.

Quand le ballon est récupéré par l’adversaire, les Ajacides restent positionnés haut dans le camp adverse. « Quand on perd le ballon, on doit immédiatement le récupérer. Il (ten Hag) insiste sur la règle des six secondes et le pressing haut », avait indiqué André Onana en 2019, avant la demi-finale contre Tottenham.

« Avec la Superleague, l’avenir du football européen est menacé »

Edwin van der Sar

Et si l’Ajax faisait encore mieux cette année ? « Nous voulons aller loin en Ligue des champions », avait déclaré l’entraîneur après la victoire contre Dortmund (3-1), en phase de groupes.

Alors que la Superleague revient sur le devant la scène, portée par les clubs richissimes d’Angleterre, d’Espagne, d’Italie et d’Allemagne, un beau parcours voire une victoire de l’Ajax serait un fabuleux pied de nez à Florentino Perez et Andrea Agnelli, les présidents du Real Madrid et de la Juventus, principaux partisans de la ligue européenne fermée à laquelle n’est pas conviée l’Ajax. « Avec la Superleague, l’avenir du football européen est menacé », avait indiqué Edwin van der Sar, le directeur général amstellodamois dans un communiqué publié en avril 2021 sur le site Internet du club.


« Une baisse récurrente entre février et avril »

Alban, Foot_NL

La première étape à franchir pour continuer le parcours vers la coupe aux grandes oreilles aura lieu contre Benfica, après un match aller spectaculaire conclu sur le score de 2-2. Un résultat qui aurait fait les affaires des Amstelodammois si la règle du but à l’extérieur était encore en vigueur. « L’insouciance de 2019 revient », indique Matthieu. Un présage qui laisse entrevoir au moins une demi-finale ? « La qualité de l’effectif laisse espérer comme en 2019 voire une finale », pense Alban. « Mais la baisse de performance récurrente entre février et avril reste un gros problème. Les joueurs baissent physiquement avant la fin de saison. » « Malgré un banc conséquent, Ten Hag fait peu tourner et ça peut poser des soucis », détaille Nicolas. « Physiquement, poursuit Navid, on peut se demander s’ils vont tenir la cadence avec PSV qui met la pression en Eredivisie. » Premiers éléments de réponse ce soir face aux Lisboètes.

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