Football

« Voir le stade qui dort, c’est le calme avant la tempête. »

En 2019, Nicolas Astruc s’est lancé le défi de créer une agence de voyage dédiée au football. Son agence The Fan Kultur fait aujourd’hui le bonheur de centaines de voyageurs, heureux d’associer d’authentiques découvertes culturelles à la ferveur des tribunes.

Rencontre avec Nicolas Astruc, fondateur de The Fan Kultur

Comment l’aventure a commencé ?

J’étais en poste en tant que chargé marketing et évènementiel à la ligue Auvergne Rhône Alpes de basket. Quand j’ai compris que j’avais fait le tour de mon job, j’ai préféré me créer le poste de mes rêves plutôt que de le chercher. J’adorais voyager et avec ma connaissance du foot, du monde ultra et des tribunes, organiser des week-ends foot pour partager ma passion est vite devenu une évidence. J’ai donc opté pour une structure d’agence de voyage. Après un an à monter un dossier, j’ai fini par décrocher l’agrément nécessaire ce qui m’a permis de créer The Fan Kultur en 2019.

Ça ne les a pas étonné ceux qui t’ont agrémenté le concept de « agence de voyage du foot » ?

Le processus est à 90% administratif, mais il y a une étape intermédiaire avec des tuteurs par région, il faut leur présenter le dossier une à deux fois. Même s’ils vont surtout t’embêter sur la stabilité de ton affaire plutôt que sur l’angle choisi, ils ont clairement trouvé que ça détonnait un petit peu de ce qu’ils voyaient d’habitude (rire) !

T’es un inconditionnel des voyages liés au foot, ça t’est venu comment ?

C’est venu tout seul ! A partir du moment où j’ai eu les moyens de le faire, j’ai rapidement commencé à mêler le football à mes voyages. J’ai vite pris le pli. De fil en aiguille c’est devenu quelque chose que je voulais renouveler car à chaque fois l’expérience était top. Je voyais des photos des vidéos et je me disais : je veux aller là. Depuis, la passion s’est amplifiée bien au-delà de l’objectif initial !

« J’aime bien proposer la visite du stade. Voir le stade qui dort, c’est le calme avant la tempête. »

Et ce projet te vient à la suite de ces expériences…

C’est ça. C’est comme une évidence. A chaque fois que je partais avec du monde à l’étranger pour voir des matchs, je faisais profiter les gens de mes bons plans, de mes conseils. Ils kiffaient et me disaient toujours : « c’est quand qu’on repart ? Moi j’aimerais aller ici, moi par-là, organises nous un truc… ».

Et donc, comment ça s’organise de tels voyages ?

D’abord, je trouve LE match. C’est lui qui va déterminer le coup d’envoi du voyage. Ensuite, je vais regarder l’ensemble de immanquables de la ville, les visites, le quartier ou on va retrouver des spécificités liées au club, ça peut être le street art mais aussi des faits historiques. Ce quelque chose en plus à voir dans la ville. Ce qui peut aussi être intéressant c’est de trouver LE point de rencontre des fans, un pub par exemple. J’en connais un à Manchester, pas loin d’Old Trafford, souvent les clients me disent : « l’ambiance du stade, c’était bien mais parfois calme, par contre le pub en avant-match, c’était complètement fou. »  Et aussi, je prends en compte la bouffe (rire) ! A Prague c’est le goulash, en Pologne, les Pierogi… Tout ça pour que le voyageur s’imprègne de la culture locale et évite d’aller se faire un fast food et une pizza comme on peut tous être tentés de le faire. Ah et aussi ! J’aime bien proposer la visite du stade. Voir le stade qui dort, c’est le calme avant la tempête. Moi j’aime beaucoup et j’essaie de le proposer dans mes voyages. 

« Le match c’est le seul élément que l’on ne maitrise pas »

A t’écouter, on a l’impression que le match n’est plus qu’un prétexte pour voyager !

Comme je dis toujours : le match c’est l’élément déclencheur mais il faut le décloisonner du séjour. C’est le seul élément que l’on ne maitrise pas. Ça s’arrête à l’aspect sportif et c’est entre les mains des acteurs sur le terrain. C’est pourquoi mes voyages durent un week-end voire 3 à 4 jours : pour vraiment découvrir la ville et la culture locale. Comme ça, même si le match n’est pas terrible et finit sur un vieux 0-0, tu reviens toujours en ayant kiffé ton week-end, notamment grâce à mes recommandations (rire) ! Bon pour le moment on a toujours des matchs top, mais les voyageurs ne retiennent pas que ça, ils retiennent les bons plans, les visites, les restos…

Combien de voyages tu organises par an ?

A cause du COVID l’agence s’est réellement lancée en février 2022. Depuis le lancement on est à 150 voyageurs en 10 mois. Le plus gros séjour c’était pour le derby éternel de Belgrade, on était 16 ! Aujourd’hui ça marche bien, on a pu ouvrir de nouvelles destinations. On compte 18 expériences réparties dans 12 pays et avec 29 clubs au total.

Cartographie des différentes destinations proposées par The Fan Kultur

Tu pars avec les voyageurs ?

 L’idée de départ c’est que les gens puissent réserver à seul ou à plusieurs. On organise des voyages pour 14 personnes maximum. Moi je me déplace à partir de 8 personnes, s’il y en a moins de 8 qui participent, je leur fournis un carnet de voyage avec toutes mes recommandations comme si j’étais sur place avec eux ! On va retrouver les bonnes adresses mais aussi la présentation du match, du club, si c’est un derby, le bilan du derby etc. Enfin, on va retrouver un planning détaillé pour leur présenter ce que j’aurais fait à leur place si j’avais été là-bas pour le week end. Je prépare toute l’organisation à leur place, ce qui fait gagner du temps et puis ça peut leur éviter les détours monstrueux ou les petits couacs d’organisation.

Un souvenir sympa d’un récent voyage ?

Avec 7 autres voyageurs j’ai eu la chance d’assister au derby entre le Panathinaïkós et l’Olympiakos en novembre dernier. Le pana était invaincu depuis 12 matchs mais perdait celui-ci 1-0. A la 98e minute le Panathinaïkós obtient un pénalty super litigieux grâce à la VAR et égalise. Là tout a explosé. L’ambiance était folle. On s’est tous retrouvé dans les bras des supporters sans piper un mot de grec…

« Mais il fallait que je le vive, pour le faire vivre. »

Et tu parles de conquérir l’Amérique du Sud. Un projet court, moyen, long terme ?

C’est un projet court terme ! La réalisation d’un véritable rêve, là-bas ils ont une ferveur supplémentaire, un côté patriotique et passionnel. Et puis tout ce qu’il y a autour de Maradona : il y a un truc en plus avec l’Argentine. Je devais y aller pour la Copa America en 2020, qui avait finalement été reportée. Du coup j’y vais en avril pour prendre le pouls de Buenos Aires, voir un maximum de club, et comprendre comment la ville fonctionne. Cela s’annonce absolument exceptionnel avec des expériences à Boca Juniors, San Lorenzo, Racing, mais aussi Rosario ou Newell’s Old Boys. Ensuite on organisera notre premier voyage, fin juin au mieux et en septembre au plus tard ! Toutes nos destinations ce sont des destinations que j’ai faites. Ce voyage j’aurais pu l’organiser avant, j’ai déjà des contacts. Mais il fallait que je le vive, pour le faire vivre. C’est la base du concept : expérience et authenticité !

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