Illustration : Romane Beaudouin x Dall.E
Football

C’est un passement de jambe, sur le beat je flambe

Installez-vous autour du feu, servez-vous une boisson chaude, lancez votre playlist favorite. Découvrez ce nouveau numéro de Caviar consacré à la musique sous toutes ses formes avec son intro… Le magazine est disponible dans toutes les bonnes librairies depuis le 1er décembre !

Nous arrivons tous dans ce monde avec un tas de qualités et de défauts variés. Certains développent dès leur plus jeune âge ce qu’on appelle communément un « talent », dans un domaine ou une discipline en particulier. Si ces aptitudes se voient confirmées plus tard, et sont développées par un entraînement assidu, les Talentueux deviennent alors des Champions. Mais l’excellence exige des sacrifices, et, par conséquent, une spécialisation qui guidera et déterminera la carrière et la vie des Talentueux. La musicienne ne pourra rester musicienne, mais deviendra violoncelliste, clarinettiste, ou batteuse. Le footballeur sera spécialisé, il deviendra gardien de but, latéral droit, ou milieu relayeur. Tout sera déterminé par leurs aptitudes respectives, afin de répondre aux besoins d’un collectif les englobant. Une notion de collectif primordiale, puisque c’est elle qui définit la place et le statut des individus en fonction de leurs attributs. Ils devront travailler de concert pour proposer la copie la plus aboutie selon les forces et faiblesses de chacun. L’harmonie est l’unique but recherché : créer une symbiose artificielle qui donne l’illusion d’une création naturelle à l’imagination et aux émotions.

Ainsi, pour ce qui est de la musique, le spectacle donné par l’orchestre symphonique parle directement aux sens et aux émotions, se passant de langage. L’entendement humain voit dans cet arrangement une réminiscence de l’harmonie naturelle, la beauté de la nature que nous avons tenté de reproduire avec nos instruments, et qui, il faut le dire, fonctionne plutôt bien. Du moins dans ce cas-là. Qu’attendons-nous d’un match de football pour que nous le considérions comme parfait ? S’agit-il d’une suite d’événements rocambolesques bouleversant minute après minute l’issue du match, des émotions plus qu’intenses, ou alors une partition parfaite faisant hommage au meilleur des chefs d’orchestre ? Il n’y a pas grande différence entre la grandiloquence du tiki-taka barcelonais et le plus grand concert du meilleur orchestre symphonique du monde.

Sans être élitiste, la musique donne son tempo au football. Qu’elle soit électronique, acoustique, qu’il s’agisse de Niska ou de Jean Ferrat, le résultat reste le même. Que la montagne est belle, depuis qu’elle a Matuidi Charo. Il suffit juste de trouver laquelle nous plaît. Comme un choix d’équipe. Un choix qui parle au cœur, et qui vient du cœur. Si nous nous éloignons du supporter en nous penchant vers les acteurs, le constat reste le même. Qui se ressemble s’assemble. Les stars du ballon rond et celles du micro ont toujours fricoté ensemble. Car le football ne peut fonctionner sans musique, tout simplement. Imaginez seulement une Ligue des champions sans son hymne, un match à Anfield sans un You’ll Never Walk Alone, ou encore un match de l’OM sans Van Halen. Impossible.

D’où vient cette relation si ténue entre ces deux-là ? Est-ce une histoire de popularité, de simplicité, ou bien simplement d’un accès au divertissement universel ? C’est peut-être ça, en fait, la communion ultime.

0