(Notice explicative : à la fin de chaque paragraphe (ou presque) tu devras faire un choix. Ce dernier te renverra à tel ou tel paragraphe symbolisé par un chiffre en début de paragraphe).

Ok Tuchelito, tu veux décrocher le graal, faire tomber une étoile sur ton coeur blessé par tant d’années de galère ? C’est large possible. Avec un Ney en grande forme jusque dans la surface et un Marqui de gala, tout est envisageable. Par contre, ça va clairement être à toi de faire les bons choix. T’es prêt(e) garçon/fillette ? (Tuchel étant un homme, les choix seront masculins mais toute fille/femme peut jouer. D’ailleurs en France il n’y a que des femmes pour ramener la coupe aux grandes oreilles à la maison).


Premier point important mais auquel personne ne pense : tes sapes. Imagine tu gagnes, toutes les caméras du monde seront sur toi (même si tu perds mais bon, un peu moins) et t’as clairement pas envie de ressembler à ce saucisson de Julian Nagelsmann dans son costard de kéké. Si tu la joues jogging à la Sarri ou Bielsa, rends-toi au N°1, si tu préfères la chemise en lin beige, N°2 beau gosse.


1 – Tu t’es cru en finale de la coupe d’Aveyron ? Rentre chez toi et rhabille toi convenablement. Tu fais pas une finale d’UCL avec un survêt Joma… Fous un costard et va au N°2.


2 – Pendant que t’enfiles ta chemise tu repenses à la compo que t’imaginais dans la douche. Marqui en 6 ok mais du coup, devant Icardi ou pas ? Si tu préfères reconduire le 4-3-3 des demies avec cette fois Verratti, Paredes et Marqui au milieu, va au N°3, si tu optes pour un 4-4-2 avec les 4 fantastiques devant, N°4. Si tu te dis que pour taper le Bayern, il te faut un Bernat ultra haut et que du coup un 3-5-2 c’est la clé, passe au N°5.


3 – Valeur sûre. Tu peux finir de te raser tranquille. Arrivée au stade un peu nerveuse. C’est ton moment, tu le sais. Si tu gagnes, ta carrière décolle, ton contrat sera blindé, tu seras parmi les plus grands de ta génération. Dans le vestiaire juste avant le match tu optes pour un discours fraternel, serein, MLK (N°6) ou plutôt trash, volcanique, hargneux (N°7).


4 – Tu es debout, seul, dans ta zone technique. Le match est sur le point de commencer. Ton coeur est en suspension. Dans 2h30 au plus long, tu seras un roi couronné ou un espoir éparpillé. (N°8)


5 – 14e minute de jeu, Coman déborde côté gauche et rentre dans la surface, il trouve en retrait Goretzka dont la frappe contrée échoue dans les pieds de Muller qui pousse le ballon au fond des filets. Ce diable de TM, cet hibou ancestral, ce tutoyeur de sommets, l’homme immortel d’une nation qui gagne toujours… Le Bayern vire en tête. Dans la tienne, c’est du Cortex dans le cortex, depuis un quart d’heure ton équipe prend l’eau sur les côtés. Tu fais un premier changement dès la 25e et passe en 4-4-2 (N°4). Ou tu t’obstines (N°9).


6 – Ça manque d’impact, de férocité. Seuls Kim et Marqui sont au contact. On sent des parisiens frileux, paralysés par la peur du mauvais geste, de la mauvaise passe, de la “crouste” qui fera basculer ce match. Neymar est le seul joueur offensif à tenter des choses, en créateur qu’il est, il enchaîne les fulgurances les sursauts de génie mais tous ses gestes demeurent vains (N°8).


7 – Un carton pour Thilo à la 8e, un pour le hibou à la 15e et un autre pour Di Maria à la 18e. C’est ça une finale. T’es pas venu ici pour refaire la déco du stade. Tiens toi prêt l’oncle Hansi, si t’as pris mon équipe pour des danseuses, tu vas te réveiller avec une gueule de bois à décorner les buffles et dépoussiérer l’armoire à trophées du TFC.
Après 20 minutes de jeu, le PSG contrôle le match et s’est même créé de belles occasions avec notamment un poteau de Kylian. (N°10)


8 – Le match s’enlise, les deux équipes semblent se neutraliser. Clairement Tuchelito, il va falloir que tu fasses un truc là. C’est toi le plombier, c’est à toi de déboucher le canal là. Soit tu te dis “bon c’est la 30e, j’attends un peu” et tu vas au N°13 soit tu décides de passer en 4-4-2 losange avec Neymar en 10 et dans ce cas là, N°14.


9 – T’as la possession et quelques occasions sur des attaques placées mais tu ne parviens pas à forcer le verrou. En deuxième mi-temps tes joueurs commencent à s’agacer, s’apeurer. Ils se lancent à l’assaut des cages de Neuer de façon de plus en plus déraisonnée. A la 68e, Kimmich profite des espaces pour décaler parfaitement Gnabry dans le dos de Kimpembe. Serge feinte, décale Robert qui marque dans le but vide de Serge Riche. 2-0, tu t’en remettras pas. Ciao Pantin, le foot c’est aussi un peu de la tactique. GAME OVER.


10 – A la 27e minute de jeu, tu comprends que Verratti ne tiendra pas le match. Il est un peu court sur les efforts physiques, pas complètement remis de sa blessure au mollet. Soit tu le gardes encore un peu sur le pré en te disant “ça va passer chef” (N°11) soit tu décides d’envoyer Herrera s’échauffer (N°12).


11 – LA SOURDE OREILLE fatale. Le mec est cuit, sur une jambe, en équilibre entre Kimmich et Goretzka… Clairement c’est plus du foot mais du cirque. Marco est certes un fantastique joueur mais il ne peut plus tenir. Le pari de le faire jouer d’entrée était alléchant mais là t’as trop poussé. Tu le sors toujours pas à la mi-temps, tu prends le bouillon au milieu de terrain et sur le coup de la 72e, Müller récupère un ballon dans les griffes du hibou et lance Perisic tout juste entré sur le pré, vers la crucifixion certaine de Serge Riche. Et Keylor Navas il joue pas une finale ? Même blessé ?


12 – Mi-temps, 0-0 malgré de belles choses. Verratti sort et laisse sa place à Ander. Le début de la seconde mi-temps est un triomphe, les milieux munichois sont asphyxiés, personne ne passe tes 3 soldats. Demain, la Tercera de Santiago titrera ” La cordillère de los Ander”. (N°15)


13 – T’as un flash back opportun. Tu te rappelles d’un entraînement durant lequel t’avais fait une série de péno et que par suprise tu avais trouvé Rico assez naze sur l’exo. Pas forcément “gants en peau de truite” mais pas rassurant pour autant. Tu te dis que si ça en arrive là, il faudra peut-être penser à Keylor l’unijambiste. (N°16)


14 – La partie prend une autre tournure. Avec le Ney en soutien des 3 attaquants, c’est comme si un de tes pions venait subitement de se transformer en dame aux échecs. Soudain, tu récupères l’oeil de taupe. Le totem. Bref, Ney fout le feu, tu y crois, c’est jouissif au possible. A la 38e, le Ney lâche un petit pont sur Kimmich, renvoie d’un râteau Boateng à ses pires cauchemars et un tel chef d’orchestre délicieux, lance le mouvement final d’une symphonie glorieuse, en glissant un superbe ballon à KM7. 1-0 pour le PSG, ce type est un musicien né. Juan Neil Young. (N°17)


15 – “Oui oui ouiiiiiiii” s’écrie Rothen dans son micro. Merci Di Meco de nous avoir laissé la passion de Jérôme… On vit tellement plus intésément le match. Le PSG ouvre enfin le score sur un coup-franc parfait d’Angel. Quel régal mais quel régal. Regardez-moi ce coup de pied Jérôme ! Quel régal… 1-0 pour le PSG et une perte d’audience énorme pour RMC sport. TF1, le vit bien. (N°18)


16 – 88e minute de jeu, le score est toujours encrassé dans une bataille du milieu de terrain, farouche et infertile. Tu envoies Choupo et Gueye à l’échauffement (N°19), Herrera et Kurzawa (N°20).


17 – Un deuxième pour le PSG ? C’était tout proche sur cette action complètement menée de bout en bout par Bernat. Ce diablito de Bernat est intraitable. La coupe aux grandes oreilles lui va si bien… C’est la 78e, tu préfères assurer le coup et faire rentrer un milieu défensif en plus, N°21. Si tu lances Choupo à la place d’Icardi N°22.


18 – Depuis l’ouverture du score de Di Maria, les Bavarois poussent. A la 75e, ils égalisent sur une tête de Lewandowski, tu tapes sur une glacière mais calmement cette fois parce que tu t’en étais voulu après le quart de finale. “Brot kann schimmeln, was kannst du?” (le pain moisit, que peux-tu y faire ?). 8 minutes plus tard, Gnabry nettoie la lucarne parisienne. C’est le chaos. Le film de l’Atalanta en négatif. Tu te sens faible, aussi pâle que Ben Pavard, tu t’assieds sur la glacière comme un roi déchu. Il te reste 5 min pour inverser la tendance. Je ne te propose aucun choix, c’est impossible. Tu le sais. Tu viens de perdre la finale. Lizarazu est mi-figue mi-raisin, Margotton est dans le tragique mais assez raisonnablement. Il parle de tragédie grecque et ça passe plutôt bien. Toi, tu es atterré. Dans l’état dans lequel tu es, tu te dis qu’un jogging Joma aurait été adapté.


19 – Les prolongations sont là. Le drame se dénouera dans 40 min tout au plus. Gueye fait du bien depuis sa rentrée mais Choupo est inexistant. Il n’a touché qu’un ballon en première mi-temps. Il te reste un changement à faire. Tu fais rentrer Paredes (N°23) ou Navas (N°24).


20 – Aucun intérêt d’envoyer Kurzawa… Retourne au choix 16 et fais rentrer EMCM.


21 – Bad idea cow-boy, la sécurité c’est la fragilité. Tu courbes l’échine désormais et les bavarois poussent poussent poussent. Sur un corner à la 85e, cafouillage, but d’Alaba. Sweet home Alaba. 1-1, ça part en prolongations. (N°25)


22 – T’appuies sur le front de l’attaque et c’est bon. EMCM n’est pas un artiste, il ne révolutionnera pas le foot ni même n’entrera dans aucune légende mais le grand Camerounais est là, c’est un poids, un physique, un supplément d’âme qui pèse. Les Bavarois ne parviendront pas à égaliser. Et Eric-Maxim marquera même un but en toute fin de match dans le but vide après une contre attaque éclair. Tuchelito, tu es un grand. Aussi grand que les oreilles de TON trophée. Poses toi un peu sur cette glacière pour contempler ton oeuvre, t’as les poils ? C’est normal. N’oublie jamais ce moment. On ne vit que pour une ou deux sensations comme ça.


23 – 5-5 aux TaB. Goretzka vient de manger le poteau. Si ton petit Thilo marque le sien, tu seras champion. Thilo recule, Thilo frappe, Thilo marque. Victoire aux Thilo but. Pas une victoire d’anthologie mais qu’importe ? Savoure ton oeuvre mein Freund.


24 – Quelle arrogance et quelle folie de changer un gardien en cours de match. Tout ça sur un flash back pété… Serge Riche t’aurais peut-être pas sauvé mais Keylor Navas se fait trouer comme il faut. Sans compter le gros loupé de KM… Le football est un sport qui se joue à 11 et à la fin… Ciao Tuchelito.


25 – Last stop to Brooklyn disait le livre de Hubert Selby Jr. dernière chance de descendre de l’histoire en route. Neymar perfore l’axe et a deux possibilités : KM sur sa gauche (N°26) et Di Maria sur la droite (N°27).


26 – Il tente de dribbler Neuer mais Davies revient comme une bombe et tacle in extremis. Il sauve son équipe qui, deux actions plus tard marqueront le but de la victoire. Angelo Davies.


27 – Oui ! Cette fois c’est la bonne pour le PSG ! Di Maria crucifie Neuer, 2-1. Paris est un grand d’Europe, Paris est sur le toit du monde. Paris, Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé mais Paris libéré… (la une de l’Equipe de demain).

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