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Frédéric Barbin, Sedan dans la peau

Ancien joueur du CS Sedan Ardennes, Frédéric Barbin possède aujourd’hui une société de conseil. Le club vient justement de faire appel à lui en tant que consultant indépendant chargé du développement commercial.


Une mission précise pour le CSSA

Le CS Sedan Ardennes a décidé le 1er juillet de nommer Frédéric Barbin dans un rôle de consultant indépendant en charge du développement commercial. “Je précise que je n’ai pas été nommé au sein du CSSA. Je suis indépendant et, ayant ma propre Société de conseil spécialisée en management, stratégies d’entreprise et développement commercial, j’interviens donc en ma qualité de consultant”, nous détaille-t-il. Ses missions seront diverses mais très ciblées. “Pour faire court, je suis missionné pour entretenir, renforcer et pérenniser durablement les liens avec les partenaires actuels du club ; en trouver de nouveaux localement, nationalement, voire même à l’international”. En plus des partenariats, Frédéric Barbin possédera une mission indéniablement sociale, c’est-à-dire “réfléchir à tout ce qui pourrait être aggloméré au projet global (entités, entreprises, collectivités, clubs sportifs, personnalités, …) qui lui-même embrasse plusieurs domaines, à commencer évidemment par le domaine sportif, mais aussi l’aspect économique et surtout la dimension sociétale à travers laquelle, notamment, la formation globale, la création d’emplois, l’employabilité, la reconversion, la prévention santé, la santé animale, le bien-être, etc.”. 

Frédéric Barbin (au centre) avec le président du club Marc Dubois (à gauche) et le directeur sportif Julien Fernandez (à droite). Crédits: Claude Lambert.

Ces tâches ambitieuses correspondent à une volonté du CS Sedan Ardennes de repenser son approche commerciale. “Je ne parlerais pas tant d’une modification de son approche vis-à-vis du développement commercial, mais plus exactement d’une manière de la penser, de la structurer, de l’organiser et donc de la déployer efficacement. En un mot : la professionnaliser”, analyse Frédéric Barbin. Aux missions ambitieuses s’allient des idées intéressantes pour le club. “Évidemment, déclare-t-il, et de nombreuses à propos desquelles j’échange très régulièrement avec Marc Dubois et ses équipes depuis un certain temps déjà. Des idées originales et qui vont très loin, notamment en matière sociétale”. Marc Dubois occupe la fonction de président du CSSA depuis 2013 et la rétrogradation du club en CFA2, désormais nommé National 3. “Je connais Marc Dubois depuis deux ans maintenant, explique Frédéric Barbin, et, effectivement, plus particulièrement depuis l’organisation du centenaire depuis lequel nous sommes régulièrement restés en contact, c’est donc en quelque sorte une suite logique”.  

Un choix logique ?

Frédéric Barbin a joué pendant de nombreuses saisons à Sedan, même si les années 1980 correspondaient à une période très morose pour le club. Il y a deux ans, il a créé sa société de conseil, après avoir passé 25 ans dans l’industrie pharmaceutique, dont 18 à manager des équipes commerciales diverses et variées. Cependant, “on ne peut pas parler de reconversion en ce sens que, même si j’ai évolué en D2, D3 et D4 au CSSA et que je l’ai pratiqué depuis l’âge de 7 ans jusqu’à mes 32 ans, le football n’a jamais été mon métier, affirme Frédéric Barbin. D’ailleurs, lorsque Sedan a commencé à me parler d’un éventuel contrat de stagiaire pro à l’issue de la saison 85-86, alors que je venais de faire la moitié de l’année en D2 tout en étant en classe de terminale, j’ai d’abord répondu que je voulais avant tout poursuivre mes études, le football étant trop aléatoire à mes yeux”. Il ne regrette pas ce choix. “Grand bien m’en a d’ailleurs pris car quelques mois plus tard j’ai contracté une grave blessure au tendon d’Achille, ce qui m’a tenu éloigné des terrains pendant une très longue période. Par conséquent, pour en revenir à la poursuite de mes études, une fois le bac en poche j’ai d’abord fait un BTS, puis une école supérieure de commerce et par la suite un MBA (Master 2) « management, marketing, direction commerciale »”. 

Frédéric Barbin (à gauche) et Marc Dubois (à droite), deux “enfants de Sedan”.

Le choix d’apporter son aide à son club de toujours peut alors paraître logique. “Même si j’ai beaucoup de connexions avec le club et avec d’anciens joueurs notamment, mon choix est d’abord celui du cœur guidé par, j’en suis convaincu, une formidable aventure humaine qui ne fait que débuter au travers d’un grand projet et c’est cela qui m’intéresse avant tout et au plus haut point”, note néanmoins Frédéric Barbin. “Quant à mon champ d’action, il est très vaste. Local évidemment, mais aussi national même si, je le rappelle, je suis avant tout un enfant de Sedan et un enfant du CSSA. Je sais donc me souvenir d’où je viens. Je souligne également pour ceux qui ne le savent pas, ou qui feignent de ne pas le savoir, que Marc Dubois est lui aussi un enfant de Sedan”. 

Sedan, regarder vers le haut

Pour le CSSA, le projet reste grand malgré la frustration du National 2. Les Ardennais ont pourtant frôlé le National 1 cette saison, terminant deuxième de leur groupe à cinq points de Bastia alors qu’ils avaient remporté les treize premiers matchs de la saison sans encaisser un seul but. Après cette désillusion, couplée à l’arrêt des compétitions en plein milieu de la saison, le club ne souhaite pas baisser les bras. “L’ambition est on ne peut plus claire et assumée : la montée en National dès cette saison, et au-dessus très rapidement derrière même si la seule et unique vérité est d’abord celle du terrain”, dévoile Frédéric Barbin. “Quant à ma contribution, comme évoqué précédemment, elle consiste d’abord à structurer la stratégie, la démarche et l’organisation commerciale du projet global pour un déploiement qui soit le plus efficace possible. Et même si je connais forcément bien le football et le club de Sedan, je ne m’occupe pas spécifiquement du domaine sportif”, avance-t-il. “Mais il est évident que les trois dimensions (sportives, économiques et sociétales) sont intimement liées et forcément interdépendantes”. 

“Un grand club historique comme celui de Sedan ne meurt jamais”.

Frédéric Barbin

Commencer à un échelon plus bas peut avoir son lot de difficultés mais également ses avantages, comme la volonté de construire à partir d’une structure plus restreinte et loin d’une médiatisation trop accrue. Frédéric Barbin montre une certaine excitation à l’idée de mettre en place ce projet et garde la conviction que la place de Sedan est dans le monde professionnel, “même s’il reste beaucoup de choses à bâtir mais c’est justement en cela que le projet est très excitant. Mais toutes les pièces du « puzzle » du projet global (et elles sont nombreuses) sont clairement identifiées. Il ne reste plus qu’à les assembler méthodiquement, patiemment, avec force et conviction, tout en hiérarchisant les priorités. Comme on dit : step by step ! De surcroît, un grand club historique comme celui de Sedan ne meurt jamais et il est évident que concernant les passionnés et les nombreux suiveurs du CSSA, ça ne demande qu’à repartir de plus belle à la moindre étincelle”. 

Et pour ceux qui ne voudraient pas le croire, il liste deux événements ayant eu lieu la saison dernière et prouvant que le club ne rompra pas. “Le centenaire du club du 14 septembre 2019 (plus de 8 000 personnes présentes au stade) et le match au sommet Sedan-Bastia du 15 février 2020 (plus de 12 000 spectateurs). Connaissez-vous un club en France qui est capable d’afficher un meilleur ratio « nombre d’habitants/nombre de spectateurs/niveau auquel évolue le club » que le CSSA ? Moi pas”.

Nicolas Mudry

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